08/08/2008

A l'heure de la CHINE.



La Diététique Chinoise.

« La médecine et les aliments proviennent de la même source », dit un proverbe chinois.
Selon les théories de la diététique chinoise, tous les aliments possèdent des propriétés entraînant une action sur le corps et, dans certains cas, susceptibles d'agir sur la maladie. Ces théories reposent d'abord sur les grands principes de la Médecine traditionnelle chinoise, comme le QI le YIN et le YANG, etc

Avec une notion fondamentale : la nécessité d'une harmonie de l'énergie à l'intérieur du corps ainsi qu'entre le corps et les éléments extérieurs, car la santé est la capacité de l'organisme de maintenir la dynamique nécessaire pour affronter les agressions.

En Occident, toutes les personnes sont considérées comme ayant des besoins à peu près comparables et les aliments sont analysés en fonction de leur teneur en vitamines, en lipides, protides et glucides. Dans la diététique chinoise, chaque personne représente un « terrain » particulier, auquel peuvent contribuer divers aliments, selon leurs propriétés. Celles-ci sont de nature plus subtile et qualitative que les propriétés alimentaires connues en Occident, mais n'en sont pas moins codifiées de façon précise.

Voici les principales.
  • La vitalité d'un aliment dépend de sa fraîcheur, du mode de culture ou d'élevage et de son intégrité (sans processus de transformation comme le raffinage, le broyage, certains modes de cuisson, les radiations, etc.). Plus la vitalité d'un aliment est forte, plus elle nous est bénéfique.

  • La nature d'un aliment correspond, entre autres, à l'effet thermique et physiologique qu'il produit dans le corps, indépendamment de sa température au moment de l'absorption. Cette caractéristique se présente selon un continuum : froid, frais, neutre, tiède, chaud. On peut dire que les aliments de type tiède ou chaud ont pour effet d'augmenter l'activité métabolique et de fortifier l'énergie YANG tandis que les aliments de type frais ou froid ont la propriété de « refroidir la Chaleur », de ralentir les réactions de l'organisme et de soutenir l'énergie YIN .

Bien qu'ils possèdent d'autres propriétés, les aliments de type neutre n'ont pas d'effet thermique et devraient composer une partie importante du repas, puisqu'ils nourrissent et renforcent l'organisme sans le déstabiliser. Voici quelques exemples d'aliments en fonction de leur nature. (À noter que la classification peut légèrement varier selon les différents auteurs.)

Froid : asperge, céleri, tomate, banane, crabe.
Frais : aubergine, blé, mangue, blanc d'œuf, huître.
Neutre : arachide, chou, ananas, beurre, boudin.
Tiède : citrouille, oignon, riz, poulet.
Chaud : alcools forts, gingembre sec, piments.
Toutes les natures doivent habituellement être présentes dans un repas, mais généralement dans des proportions qui diffèrent en fonction de la constitution de chacun.

  • Chaque saveur (piquante, douce, amère, acide, salée) engendre une activité spécifique

dans l'organisme. Chacune permet également de nourrir un des Organes et, à travers celui-ci, tout le système qui en dépend. L'harmonie des saveurs est fondamentale à l'équilibre, car manquer d'une saveur induit la malnutrition de toute une catégorie de fonctions. En contrepartie, l'excès d'une saveur se retourne contre l'énergie de l'Organe auquel elle est associée. On peut dire, par exemple, que l'alimentation occidentale souffre d'un excès de saveur douce à cause de la surabondance d'aliments sucrés (le sucré est de la saveur douce très concentrée).

Voici quelques exemples d'aliments en fonction de leur saveur.

Piquant : oignon, radis, huile de soja, coriandre.
Doux : bœuf, caille, carotte, tofu, réglisse.
Amer : foie de porc, laitue, rhubarbe, vinaigre.
Acide : fromage, tomate, cerise, raisin.
Salé : canard, crabe, sauce de soja, algues.

  • La forme d'un aliment correspond à sa couleur (vert, rouge, jaune, blanc, noir), sa consistance (dur, fibreux, charnu, croquant, mou) et son degré d'hydratation (humidifiant ou asséchant). Si l'harmonie des couleurs d'un repas joue surtout sur le plaisir des yeux (important pour une bonne digestion), la consistance des aliments va conditionner la façon de mastiquer, de déglutir et d'assimiler leur énergie; un équilibre entre différentes consistances est donc souhaitable.

  • Quant au degré d'hydratation, disons que les aliments hydratants sont indispensables pour renouveler les liquides organiques, mais ne doivent pas être pris en excès, au risque de provoquer des troubles de l'humidité et des mucosités.

    Quelques autres principes

Outre la constitution du mangeur (dont ses problèmes ponctuels, comme la grippe ou une fracture, par exemple) et les propriétés des aliments eux-mêmes, les Chinois considèrent que plusieurs autres facteurs influencent l'impact d'un aliment ou d'un repas.


La provenance de l'aliment : les végétaux ayant poussé dans le climat où nous vivons sont plus appropriés à notre constitution que ceux venus d'une autre région du monde.
Le mode de préparation : de façon générale, les aliments cuits sont préférables aux aliments crus.

Le contexte : climat, saison, heure du repas.

Le cadre : ambiance du repas.

Bref, la diététique chinoise est un ensemble de règles d'hygiène alimentaire dont la théorie et la pratique sont basées sur des observations établies au cours des millénaires.


Leur objectif n'est pas de nature philosophique, mais pratique : il consiste à s'assurer une aussi bonne santé que possible, en fonction de notre constitution et avec l'aide des produits de la nature.

La diététique chinoise est un art de vie à part entière...

Coin Biblio

  • Sionneau Philippe et Zagorski Richard. La diététique du Tao - Une sagesse millénaire au service de votre santé, Guy Trédaniel éditeur, Un excellent ouvrage de vulgarisation, loin des recettes.
Chen You-wa. La diététique du yin et du yang - L'alimentation adaptée à votre tempérament et à votre santé, Éditions Robert Laffont,